jeudi 13 décembre 2007

En avoir ou pas d'Ernest Hemingway

A la Havane Harry Morgan vit de la pêche sportive en louant son bateau et le matériel. Mais voilà qu’un beau jour Mr Johnson s’en va sans régler les 530 $ de location du bateau et les 350 $ du matériel qui est passé par-dessus bord. Harry qui vient de tout perdre se voit dans l’obligation pour se renflouer de « passer » des hommes en les arnaquant. Ensuite nous retrouvons Harry, au sud de la Floride à Key West face à Cuba, avec sa femme Marie et ses trois filles. Pour les faire vivre il va continuer à commettre des larcins jusqu’au jour où ce n’est plus de la contrebande mais un hold-up. Harry et sa famille s’en sortiront-ils indemnes ?
Ce roman d’Hemingway reflète de manière authentique le milieu de la mer. Il y a ceux qui en vivent tel Harry via le tourisme, d’autres via la pêche, que nous croisons au gré des entrées et sorties du port d’Harry, et il y a les autres ceux qui vivent sur la mer dans des yachts de luxe sans même se rendre compte que la misère rôde. Le contraste, entre couches sociales pauvres et riches, qui se croisent dans les bars de La Havane mais aussi de Key West est frappant et au milieu de tout ça, de cette faune hétéroclite, Hemingway nous fait vivre d’une manière très réaliste la descente aux enfers d’Harry. Ce livre que j’ai trouvé très intéressant, par son scénario, par ses descriptions sur la pêche sportive, par ses personnages qui ne font que passer mais qui sont si importants dans la vie d’un port, se déroule sur une année ce qui nous donne un effet de rapidité mais nous montre surtout que l’on peut passer d’une vie de famille sereine à une vie faite de brigandage. Mais aussi de l’état d’être humain à celui de cadavre en un rien de temps !!! Demandez donc à Messieurs Sing, Albert et Simmons. L’action y est permanente : rafales de mitraillette à la banque, à bord d’un bateau, bagarres dans les bars, histoires d’amours à l’eau de rose, cadavres jetés à la mer, souffrances agonisantes. Non vraiment voici un roman où l’on n’a pas le temps de s’ennuyer et pour finir, l’auteur nous montre des cubains qui veulent changer le sens de l’histoire de leur nation… Edouard RODRIGUEZ

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