lundi 3 octobre 2011

Banlieue sud-est de René Fallet


Bernard, Claude, Zezette, Roger et d’autres amis qui ont entre 17 et 20 ans vivent en 1944. Ils ont d’autres soucis que la résistance. Leur raison d’être c’est le jazz, le sexe et l’envie de se marrer sans discontinuer. Alors pour essayer de passer une jeunesse heureuse dans un cadre dramatique, ils ont recourt à un paquet de petites combines car le boulot n’est pas leur passe-temps favori.
Virée à la campagne, baignades, parties de billards mais bien qu’ils vivent des moments inoubliables de franches rigolades la grande histoire va les rattraper et certains seront obligés de rentrer dans le monde des grands. Vengeance, règlements de compte, STO…
Ce livre m’a plu car il montre une jeunesse qui veut vivre, prendre du plaisir et pas forcément s’engager en résistance. Ils ne sont ni collabos, ni résistants, ils sont insouciants avec une envie de brûler la bougie par les deux bouts.
On s’aperçoit que cette une génération, qui a hérité sans le demander d’un drame mondial, rompt totalement avec le travail, le sacrifice et l’autorité qui étaient les valeurs essentielles de leurs parents.
Par contre cette jeunesse s’en trouve de nouvelles telles que la
débrouillardise, l’entraide, l’amitié et surtout l’amour.
Les personnages, garçons, filles ou parents sont vraiment attachants et très authentiques. De plus l’auteur a parfaitement réussi à planter sa bande dans un
décor fait pour elle. Des cafés populaires, une gare animée, des appartements vétustes et étroits tout cela tellement bien décrit que l’on se demande si ce roman n’est pas autobiographique car ça sent le vécu.
J’ai bien aimé aussi le langage argotique de l’époque que je ne connaissais pas.
A chaque que fois que l’on avance dans le récit l’auteur nous montre très bien, et de manière progressive, les difficultés liées à la guerre. Au début ce sont les privations via les cartes d’alimentations, le STO, puis les bombardements que subit Villeneuve-Saint-Georges, la lâcheté et enfin s’engager pour un idéal.
Au fur et à mesure que les conditions de vie se dégradent, on constate que notre bande de jeunes perd de son innocence, de son insouciance et qu’elle ne peut plus être indifférente à la tourmente de cet été 1944.


Edouard RODRIGUEZ

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