jeudi 24 novembre 2011

Le grand voyage de Jorge Semprun


Difficile de résumer une œuvre si réaliste. L’auteur, car ce récit est autobiographique, se trouve dans un wagon de marchandises qui l’emmène vers Buchenwald avec une centaine d’autres compagnons.
Durant ce voyage de cinq jours, Jorge Semprun nous transporte dans les événements de sa vie. La guerre civile en Espagne, la Résistance, la Libération et aussi le retour toujours très difficile à une vie normale.
Ce livre est quasiment un manuel d’histoire. L’auteur ne cache absolument rien sur ce qu’a été cette période de l’humanité. Mise à mort arbitraire, dénonciations, héroïsme et courage.
Le récit est fait de va et vient dans le temps mais à aucun moment je m’y suis perdu. A chaque changement de période, l’auteur nous fait faire un long passage
obligatoire par le wagon et de fait nous ressentons de manière intense et précise avec des mots simples ce qui se passe à l’intérieur car bien entendu l’axe essentiel est cette promiscuité.
La description de la déportation est terrible d’authenticité, très bien imagée. Il y a ceux qui n’arriveront jamais, ceux qui pensent être arrivés dès que le train ralentit, ceux qui espèrent et pour finir ceux qui savent où ils vont.
J’ai aimé plusieurs passages et bien des personnages de cette histoire.
Les personnages les plus touchants sont « le gars de Sémur » qui accompagne Jorge dans ce maudit wagon, la sentinelle allemande de la prison et ce dialogue
surréaliste, Hans le juif-allemand.
Il est clair que ce livre est un hommage vibrant à ceux qui sont morts dans ce wagon et en même un message de paix pour les générations à venir.
Je n’avais jamais lu un livre qui retrace la « vie » dans un wagon de déportés et j’ai été vraiment saisi par cette œuvre.


Edouard RODRIGUEZ

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